"Eh ! bien, tu reconnaîtras que si on lui renvoyait ses bretelles par la poste, c'est apparemment qu'il les avait oubliées quelque part." Raymonde Chandebise soupçonne son époux Victor-Emmanuel d'adultère. Un colis provenant de l'hôtel du Minet-Galant lui met "la puce à l'oreille". Décidée à le pincer, elle lui adresse une missive anonyme, lui donnant rendez-vous à l'hôtel du Minet-Galant. Là, la ressemblance entre Chandebise et Poche, valet ivrogne de l'hôtel des amours adultères, fera naître une série de quiproquos pour le plus grand bonheur du spectateur. Comme souvent pour les pièces de Feydeau à la Comédie-Française, Lilo Baur situe l'intrigue à une époque plus contemporaine. S'inspirant de séries comme Mad Men ou La Panthère rose de Blake Edwards, Lilo Baur ancre sa Puce à l'oreille dans les années 60 et choisit de déplacer les personnages à proximité des pistes de ski. Qu'importe les chemins de traverse, plutôt qu'on ait l'ivresse !
Dom Juan est un infidèle coureur de jupon libertin et blasphémateur. Accompagné par son serviteur Sganarelle, il multiplie les conquêtes, nobles comme servantes, et les abandonne toutes. L'une d'entre elles, Done Elvire, va lui donner plus de fil à retordre. Il poussera le cynisme jusqu'à affronter la statue du Commandeur, qu'il a tué auparavant.
Les documents rassemblés dans ce DVD, dont le très beau portrait de Roger Sciandra, ont pour point commun de donner une place centrale à l'hôtel particulier parisien de Serge Gainsbourg : le fameux 5 bis rue de Verneuil. Une approche inédite et intimiste de l'artiste mythique. Le documentaire de Roger Sciandra nous transporte littéralement chez Serge Gainsbourg, un jour de 1973. Le temps est suspendu, la conversation se déroule dans le salon, puis la bibliothèque, entrecoupée de moments de vie et de quelques-unes des dernières chansons de Gainsbourg. Un ange passe parfois, puis Jane, avec qui il partage alors sa vie... Et Gainsbourg se livre par petite touche. Mais c'est la maison le véritable personnage du film. Et Gainsbourg, en maître des lieux, mène l'effeuillage dans un long plan séquence : la pièce de vie d'abord, peuplée d'objets insolites, la chambre à coucher, le couloir, la salle de bain, puis enfin l'antre de l'artiste, la bibliothèque.
"Je suis comme tous les vrais amoureux, je vais dans tous les sens, je m'égare, sauf devant l'image fixe de l'être aimé." Rescapée d'un naufrage, Viola arrive en Illyrie où, pour se protéger, elle se travestit en homme et prend le nom de Césario. Elle entre alors au service du Duc Orsino qui, charmé, en fait son page et le charge de transmettre son amour à la comtesse Olivia. Mais Césario / Viola, secrètement sédui.t.te par le Duc, excelle si bien dans sa mission que la comtesse s'éprend du.la messag.er.ère... Réputé pour ses mises en scène alliant fidélité à la situation dramatique et liberté d'interprétation, Thomas Ostermeier, à travers cette intrigue amoureuse placée sous le signe du travestissement, souligne combien l'éveil du désir peut être vertigineux et la question du genre, troublante.
"Je suis impie, ayant tué ma mère. Mais le titre opposé, celui de fils pieux, me revient bien aussi, car j'ai vengé mon père. Que devais-je faire ?" Après un long exil, Oreste, le fils d'Agamemnon, rentre dans Argos. Avec sa soeur, Électre, ils décident de venger le meurtre de leur père et de tuer l'usurpateur et leur propre mère. Unis dans la violence, ils devront pour ces crimes faire face au jugement des habitants d'Argos... Après le grand succès des Damnés, Ivo van Hove retrouve la troupe du Français et réunit deux pièces d'Euripide pour offrir une nouvelle interprétation de cette tragédie antique.
Monsieur Teste, partisan du "ni dieu ni maître", se livre à une introspection en règle, aussi rigoureuse que passionnée et fait part avec humour de ses réflexions.
Le roi va mourir et il ne le sait pas. Or, les signes sont là : le royaume se lézarde, le palais menace de tomber en ruine. La nouvelle est imminente, et il faut bien la lui apprendre. C'est tout le sujet de cette tragédie bouffonne...
Fin des années 50 : alors que le ministère de l'Information du général de Gaulle a la main mise sur la télévision et la radio, un magazine d'actualité va parvenir à traiter l'information librement. 5 colonnes à la une est né. Dès son premier numéro, le 9 janvier 1959, il brise le tabou de la guerre d'Algérie. Celle-ci devient un sujet récurrent de l'émission qui y consacre de nombreux reportages, pendant et après le conflit, tant côté français qu'algérien.
Criminelle, adultère, incestueuse, Lucrèce Borgia veut s'arracher au mal qui est sa condition, se faire reconnaître et aimer de Gennaro, l'enfant qu'elle a eu avec son frère. Lors d'un bal à Venise, Gennaro courtise une belle masquée avant de découvrir avec horreur le visage de Lucrèce, lui qui a les Borgia en aversion. Piquée par l'affront des amis de Gennaro qui l'insultent, et soupçonnée d'adultère par son mari, Lucrèce enclenche une vengeance déchirante... Rarement oeuvre dramatique n'est allée aussi loin dans la mise en scène de l'amour maternel. Lucrèce est un monstre moral mais ce monstre est une mère aimante. "Victor Hugo a écrit Lucrèce Borgia pour raconter la perle qu'il y a au fond de chaque monstre" nous rappelle Denis Podalydès, qui signe sa troisième mise en scène à la Comédie-Française après Cyrano de Bergerac et Fantasio.
Dans l'intimité des studios Ferber à Paris, qui accueillirent Gainsbourg et bien d'autres, la jeune garde de la Troupe de la Comédie-Française, également musiciens aguerris, s'empare de " l'oeuvre génialement protéiforme de Serge Gainsbourg et invente une forme à la croisée des amours du poète" (Eric Ruf, administrateur général de la Comédie-Française). On pourrait penser à une ultime répétition la veille d'un concert. Les comédiens - musiciens interprètent des chansons et des extraits d'interviews. D'un coté, il y a la musique, de l'autre il y a l'homme avec sa répartie en interview, son esprit irrévérencieux et subversif. Une exploration de l'envers du décor, de la part intime et confidentielle de Gainsbourg...