"J'ai dans la tête certaine petite vengeance dont je vais goûter le plaisir." Pendant l'absence de leurs pères, Léandre est tombé amoureux de Zerbinette tandis qu'Octave a épousé Hyacinte. Mais Géronte et Argante sont de retour à Naples pour imposer à leurs fils respectifs un mariage arrangé. Heureusement, Léandre a un valet du nom de Scapin qui a plus d'une astuce dans son sac pour démêler cette double intrigue conjugale ! Usant de ruses et d'un talent certain de comédien, le valet réussit même à soutirer de l'argent aux pères avares pour mieux asseoir l'amour des deux couples. Molière reprend ici l'un de ses thèmes de prédilection, le choc des générations. Scapin met à nu l'ingratitude de la jeunesse envers les aînés et le ridicule de ces pères prêts à tout pour imposer un ordre que les fils ont déjà arrangé à leur guise. La puissance comique du texte, la mise en scène vive et précise de Denis Podalydès, les talents conjugués de la Troupe de la Comédie-Française, les décors, les costumes : tout concourt à faire de ces Fourberies une réussite incontournable et irrésistiblement drôle.
"Eh ! bien, tu reconnaîtras que si on lui renvoyait ses bretelles par la poste, c'est apparemment qu'il les avait oubliées quelque part." Raymonde Chandebise soupçonne son époux Victor-Emmanuel d'adultère. Un colis provenant de l'hôtel du Minet-Galant lui met "la puce à l'oreille". Décidée à le pincer, elle lui adresse une missive anonyme, lui donnant rendez-vous à l'hôtel du Minet-Galant. Là, la ressemblance entre Chandebise et Poche, valet ivrogne de l'hôtel des amours adultères, fera naître une série de quiproquos pour le plus grand bonheur du spectateur. Comme souvent pour les pièces de Feydeau à la Comédie-Française, Lilo Baur situe l'intrigue à une époque plus contemporaine. S'inspirant de séries comme Mad Men ou La Panthère rose de Blake Edwards, Lilo Baur ancre sa Puce à l'oreille dans les années 60 et choisit de déplacer les personnages à proximité des pistes de ski. Qu'importe les chemins de traverse, plutôt qu'on ait l'ivresse !