Julie, une jeune parisienne délurée, qui fait les 400 coups et le désespoir de ses parents, est placée, pendant les grandes vacances, chez des cousins éloignés, au coeur de la France profonde : la famille Bodin.
Après 50 ans passés dans les jupons de sa mère, Christian Bodin se marie enfin avec Claudine, sa voisine, qui l'entraîne à Paris pour une nouvelle vie. Sa mère, Maria Bodin, 87 ans, le quart de ses dents et un caractère bien trempé, se sentant trahie, se fâche à mort. Cinq années ont passé lorsque Christian décide de renouer avec sa mère par le biais d'une émission télévisée : "Y'a qu'la vérité qui peut pas plaire à tout le monde". Maria ouvrira-t'elle le rideau ?
"Je suis comme tous les vrais amoureux, je vais dans tous les sens, je m'égare, sauf devant l'image fixe de l'être aimé." Rescapée d'un naufrage, Viola arrive en Illyrie où, pour se protéger, elle se travestit en homme et prend le nom de Césario. Elle entre alors au service du Duc Orsino qui, charmé, en fait son page et le charge de transmettre son amour à la comtesse Olivia. Mais Césario / Viola, secrètement sédui.t.te par le Duc, excelle si bien dans sa mission que la comtesse s'éprend du.la messag.er.ère... Réputé pour ses mises en scène alliant fidélité à la situation dramatique et liberté d'interprétation, Thomas Ostermeier, à travers cette intrigue amoureuse placée sous le signe du travestissement, souligne combien l'éveil du désir peut être vertigineux et la question du genre, troublante.
"Je suis impie, ayant tué ma mère. Mais le titre opposé, celui de fils pieux, me revient bien aussi, car j'ai vengé mon père. Que devais-je faire ?" Après un long exil, Oreste, le fils d'Agamemnon, rentre dans Argos. Avec sa soeur, Électre, ils décident de venger le meurtre de leur père et de tuer l'usurpateur et leur propre mère. Unis dans la violence, ils devront pour ces crimes faire face au jugement des habitants d'Argos... Après le grand succès des Damnés, Ivo van Hove retrouve la troupe du Français et réunit deux pièces d'Euripide pour offrir une nouvelle interprétation de cette tragédie antique.
A mi-chemin entre une pièce de théâtre et le one man show, le spectacle des Bodin's est une comédie déjantée qui brosse un portrait hilarant et touchant du monde rural. La mère : 87 printemps, de la dynamite. Le fils : puceau sentimental, cherche femme. Dans leur cuisine campagnarde, à l'église paroissiale ou en virée nocturne à solex, rien ne les arrête. Il faut dire que le fils passe pour la 38ème fois son CAP de charpentier et que la mère est prise de vapeurs amoureuses remontant de la dernière guerre...
Maria Bodin, valeureuse grand-mère au moral d'acier, se trouve assaillie par ses concitoyens qui, inquiets pour leur tranquillité et leurs platanes, veulent lui interdire d'utiliser son "Velosolex" sur le territoire de sa commune natale. Il s'ensuit toute une série d'épisodes rocambolesques qui la ramèneront à sa liberté...
Spectacle enregistré Salle Raymond Devos à Monnaie (37) en mars 1998 avec l'aimable autorisation des "Devos de l'humour".
En 1994, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet se rencontrent au coeur de leur campagne berrichonne. Les deux hommes, unis pour le meilleur et pour le rire, s'inspirent de leurs terres natales pour incarner le duo mère et fils les Bodin's.
Maria Bodin, vieille paysanne coriace de 87 ans perd la boule. Placée contre son gré en maison de retraite, elle décide de léguer sa ferme à son fils Christian, exilé à Paris, avec femme et enfants, depuis plusieurs années. Christian entrevoit l'opportunité d'un retour au pays. Mais cet héritage inattendu, n'est-il pas un cadeau empoisonné ?...
"J'ai dans la tête certaine petite vengeance dont je vais goûter le plaisir." Pendant l'absence de leurs pères, Léandre est tombé amoureux de Zerbinette tandis qu'Octave a épousé Hyacinte. Mais Géronte et Argante sont de retour à Naples pour imposer à leurs fils respectifs un mariage arrangé. Heureusement, Léandre a un valet du nom de Scapin qui a plus d'une astuce dans son sac pour démêler cette double intrigue conjugale ! Usant de ruses et d'un talent certain de comédien, le valet réussit même à soutirer de l'argent aux pères avares pour mieux asseoir l'amour des deux couples. Molière reprend ici l'un de ses thèmes de prédilection, le choc des générations. Scapin met à nu l'ingratitude de la jeunesse envers les aînés et le ridicule de ces pères prêts à tout pour imposer un ordre que les fils ont déjà arrangé à leur guise. La puissance comique du texte, la mise en scène vive et précise de Denis Podalydès, les talents conjugués de la Troupe de la Comédie-Française, les décors, les costumes : tout concourt à faire de ces Fourberies une réussite incontournable et irrésistiblement drôle.
L"Ah ! qu'un homme comme cela mériterait bien ce qu'il craint ! et que j'aurais de joie à le voler !" Harpagon, un bourgeois avare, souhaite épouser la jeune Mariane et marier sa fille Elise au Seigneur Anselme. Il ignore que Cléante, son fils, est amoureux de la jeune Mariane et que sa fille Élise aime un jeune sans le sou, Valère, qu'il vient d'embaucher comme intendant. Dans cette mise en scène marquante, Jean-Paul Roussillon donne à ce grand personnage de Molière une profondeur toute nouvelle : en le peignant avant tout en avare amoureux, il essaie, selon ses propres mots, "d'en faire un homme plus humain et plus complet qu'un fantoche."
Construit à partir de la captation de 15 incroyables spectacles équestres de la compagnie du Théâtre Zingaro, Les Chevaux voyageurs est un voyage intérieur à travers les âges et les cultures, une introspection sur le temps qui passe et la relation de chacun au monde, un tour hypnotique et fascinant dans l'esprit créatif de Bartabas.
Le roi va mourir et il ne le sait pas. Or, les signes sont là : le royaume se lézarde, le palais menace de tomber en ruine. La nouvelle est imminente, et il faut bien la lui apprendre. C'est tout le sujet de cette tragédie bouffonne...
Molière est l'auteur le plus illustre de la Comédie-Française, maison à laquelle le public donne souvent emblématiquement son nom. Attaquant directement les faux dévots, Molière attisa la colère de l'Eglise avec cette pièce créée en 1664 et aussitôt interdite.
Figaro, le valet du comte Almaviva, doit épouser Suzanne, camériste de la comtesse. Mais le comte, qui n'est plus aussi amoureux de sa femme, ne détesterait pas voir rétablir certain "droit du seigneur" que lui-même a aboli : il poursuit donc Suzanne de ses assiduités en lui faisant miroiter la dot qu'il lui a promise. De son côté, Marceline, femme d'un certain âge, entend se faire épouser par Figaro en vertu d'une dette moyennant une promesse de mariage. Or, le juge de paix n'est autre que le comte Almaviva et, pour se venger du dédain de Suzanne, il pourrait bien ordonner ce mariage...
Jeune fée des eaux vives, Ondine épouse Hans, un chevalier errant. Ce faisant elle accepte le pacte des Ondins: si Hans la trompe, elle l'oubliera et il mourra. En découvrant l'amour, Ondine découvre aussi le monde des hommes: l'infidélité, l'hypocrisie, la jalousie. Hans, lui, rencontre un univers fantastique fait de pureté, de sacrifice, d'amour et de mort... Jean Giraudoux, magnifiquement servi par la troupe de la Comédie-Française, fait le procès de l'amour impossible, mêlant l'humain, le prosaïque et le tragique à l'absolu, au merveilleux, à la poésie.
Il y a un an que le général Prozorov, officiant dans le chef-lieu quelconque d'une région loin de Moscou, est mort. Olga, Macha et Irina, ses trois filles, ne songent plus qu'à quitter cette sinistre bourgade où elles dépérissent. Jeunes, charmantes, sensibles, instruites, « l'ennui les étouffe comme l'ivraie étouffe le blé ». Diverties par les militaires, les projets de mariage, l'illusion de jours meilleurs et d'une vie à Moscou, elles ne parviennent pas à sortir de cette torpeur. "Oui mais tout de même, le sens ?" demande Macha... Jean-Paul Roussillon met en scène, pour la première fois à la Comédie-Française, une version sombre et réaliste de l'une des plus grandes oeuvres de Tchekhov.
Ce spectacle pour acteurs et marionnettes nous embarque à bord du Nautilus, vaisseau légendaire tenant à la fois du monstre marin et du navire de pointe commandé par le Capitaine Nemo. On y retrouve les personnages du roman de Jules Verne : le Professeur Aronnax et son fidèle domestique Conseil qui, avant de faire naufrage et d'être les prisonniers de Nemo, s'étaient lancés à la poursuite du fameux narval géant à bord de l'Abraham-Lincoln aux côtés du harponneur Ned Land. Le Capitaine Nemo, véritable pirate moderne, les entraîne malgré eux dans un tour du monde à travers les océans, où l'expérience scientifique se mêle à la poésie des grandes profondeurs. Sur la scène du Théâtre du Vieux-Colombier, c'est accompagnés d'une troupe de poissons que les acteurs nous font voyager au coeur de ce monument de la littérature. "20 000 lieues sous les mers" a reçu le Molière de la création visuelle 2016 et le prix de la critique 2016 du meilleur créateur d'éléments scéniques.
Julie, une jeune parisienne délurée, qui fait les 400 coups et le désespoir de ses parents, est placée, pendant les grandes vacances, chez des cousins éloignés, au coeur de la France profonde : la famille Bodin.
Une rivalité ancestrale oppose les familles Capulet et Montaigu. Mais, lorsque Roméo Montaigu rencontre Juliette Capulet, naît immédiatement entre eux un amour dont ils savent l'éternité et pressentent la fin tragique... Pièce légendaire du répertoire, Roméo et Juliette est devenue, au fil du temps et des multiples adaptations dont elle a été l'objet, l'incarnation de l'histoire d'amour absolue. Eric Ruf s'empare du mythe, le transpose dans une ville du sud de l'Italie écrasée de soleil et fait ressurgir l'humour et la noirceur du texte de Shakespeare. La pièce a été filmée lors d'une représentation publique à la Comédie-Française en 2016, à l'aide de huit caméras, par Don Kent, maître incontesté de l'enregistrement de spectacles vivants (également Les damnés d'Ivo van Hove au Festival d'Avignon).
"Il est vrai : ma raison me le dit chaque jour , Mais la raison n'est pas ce qui règle l'amour."
Alceste aime Célimène, une jeune veuve éprise de liberté. Hanté par un procès dont il redoute l'issue, Alceste se rend chez elle, accompagné de son ami Philinte auquel il reproche ses complaisances vis-à-vis de la société. Il souhaite que sa maîtresse se déclare publiquement en sa faveur. Mais c'est sans compter l'arrivée impromptue d'Oronte, de deux marquis, d'Éliante et d'Arsinoé...
Poussés à bout par la radicalité d'Alceste, prêts à s'extraire de toute forme de mondanité, les personnages dévoilent, le temps d'une journée, les contradictions du genre humain soumis à un coeur que la raison ne connaît point.
Une relecture toute en finesse du classique de Molière, filmée pour un direct avec Pathé Live lors d'une représentation publique à la Comédie-Française le 9 février 2017.
Un orateur, interprété par l'acteur Romain Daroles, prétextant parler de la pièce dont vous lisez actuellement le synopsis, finit par raconter et interpréter Phèdre de Racine.Alors les différentes facettes de l'oeuvre se déploient joyeusement sous l'effet de l'enthousiasme réjouissant de ce spécialiste : la langue unique et merveilleuse de Racine, la force des passions que l'auteur classique dépeint mieux que personne, les origines mythologiques des protagonistes (Phèdre, "fille de Minos et de Pasiphaé", petite-fille du Soleil, demi-soeur du Minotaure, etc.), le contexte histo- rique de l'écriture de la pièce (théâtre classique français du XVIIe siècle), l'écriture en alexandrins...
Criminelle, adultère, incestueuse, Lucrèce Borgia veut s'arracher au mal qui est sa condition, se faire reconnaître et aimer de Gennaro, l'enfant qu'elle a eu avec son frère. Lors d'un bal à Venise, Gennaro courtise une belle masquée avant de découvrir avec horreur le visage de Lucrèce, lui qui a les Borgia en aversion. Piquée par l'affront des amis de Gennaro qui l'insultent, et soupçonnée d'adultère par son mari, Lucrèce enclenche une vengeance déchirante... Rarement oeuvre dramatique n'est allée aussi loin dans la mise en scène de l'amour maternel. Lucrèce est un monstre moral mais ce monstre est une mère aimante. "Victor Hugo a écrit Lucrèce Borgia pour raconter la perle qu'il y a au fond de chaque monstre" nous rappelle Denis Podalydès, qui signe sa troisième mise en scène à la Comédie-Française après Cyrano de Bergerac et Fantasio.
Monsieur Teste, partisan du "ni dieu ni maître", se livre à une introspection en règle, aussi rigoureuse que passionnée et fait part avec humour de ses réflexions.
L'histoire de Norodom Sihanouk est celle du peuple khmer pris dans les tourments du XXe siècle. Sous nos yeux, une jeune troupe d'orphelins ranime la mémoire silencieuse des années sombres, au milieu d'un décor sommaire : une chaise en bois pour trône, une pièce de tissu en guise de palais. C'est là toute la beauté d'évocation du spectacle de Georges Bigot (d'après la mise en scène originale d'Ariane Mnouchkine) qui, sous une forme vivante et bouleversante, montre un peuple tentant de se reconstruire. Retrouvant les traditions et arts de la scène d'avant la tragédie, il ravive des drames trop longtemps passés sous silence et nous permet d'assister à la naissance d'une troupe. En 1984, Hélène Cixous, bouleversée par son voyage dans un Cambodge en pleine tourmente, mettait péniblement des mots sur l'horreur du génocide en écrivant sa "tragédie élisabéthaine contemporaine", pour reprendre les mots de Georges Bigot, L'Histoire Terrible mais Inachevée de Norodom Sihanouk, Roi du Cambodge, pièce qu'Ariane Mnouchkine portera sur scène avec les comédiens du Théâtre du Soleil l'année suivante. Dans la salle, se trouve alors Ashley Thompson, depuis devenue professeure associée à la School of Fine Art, History of Art and Cultural Studies de l'Université de Leeds, spécialiste de l'histoire culturelle khmère. Sous son impulsion, depuis 2007, le Théâtre du Soleil travaille à la recréation en khmer de cette pièce avec les apprentis comédiens du Phare Ponleu Selpak de Battambang. Cette fois, ce sont donc les descendants des victimes des Khmers rouges eux-mêmes qui viennent nous conter l'histoire douloureuse et chaotique du peuple cambodgien, pris dans les tourments du 20e siècle. A travers les indications scéniques de Georges Bigot (comédien de la pièce originale d'Ariane Mnouchkine), à travers aussi des jeux d'improvisation, de traduction et de réappropriation autour de la poésie d'Hélène Cixous, dans cette dynamique spéculaire du proche et du lointain, c'est la dure conquête de la mémoire et de l'identité qui se joue sous nos yeux.